4.5 La mondialisation dans l’Euregio Meuse-Rhin

Remarques générales relatives au chapitre

Dans ce chapitre, l’exemple de Liège, que les élèves ont déjà étudié au chapitre 4.2, permet d’aborder le rôle de la localisation dans les chaînes d'approvisionnement internationales. En raison de la complexité de ce sujet, ce chapitre est plus particulièrement destiné à l’enseignement du degré supérieur. Par rapport à d’autres chapitres, celui-ci est relativement difficile.

Objectifs et compétences

L’objectif de ce chapitre est de faire comprendre aux élèves qu’ils font partie d’un monde globalisé et d’attirer leur attention sur les ambivalences de ce monde (dans le domaine économique, écologique, politique et social). Les élèves doivent apprendre que l’Euregio Meuse-Rhin n’est pas un espace fermé, mais que cette région est en contact avec le monde entier par différents processus (économiques). Ces processus ont également une composante politique, comme cela sera souligné à la fin du chapitre (à l’aide de l’exemple de la Chine).

Ce chapitre porte essentiellement sur le renforcement des compétences

1. Méthodes, surtout la capacité d’évaluer des informations pour traiter des questions géographiques, par exemple en demandant aux élèves de trouver des informations pertinentes à partir de sources d’information numériques et de représenter ces informations sous une autre forme.
2. Compétence d'évaluation et d’analyse, surtout la capacité d’adopter différents points de vue sur les évolutions et de donner un avis motivé à ce sujet ainsi que de le défendre dans une discussion.
3. Communication, la capacité de comprendre des situations géographiques, de les expliquer et de les présenter.

Structure du chapitre

1. La première partie commence en situant rapidement les élèves par rapport aux processus mondialisés. Le produit courant qu’est le smartphone est utilisé pour expliquer les processus économiques de la mondialisation. Le smartphone, et plus particulièrement l’iPhone, sera à nouveau utilisé plus tard (4 : usine en Chine ; 5 : vidéo sur l’économie circulaire) afin d'établir des liens avec les connaissances précédemment acquises tout au long du chapitre. L'échelle internationale est ici représentée par des produits et par leur chaîne d'approvisionnement.
2. La deuxième partie (à partir du point 3) aborde l’aéroport (de fret) de Liège, car il fait partie de ce que l’on appelle la « nouvelle route de la soie ». Celle-ci représente les différentes routes géographiques qu’un produit « mondialisé » peut prendre. L’exercice du point 4 ainsi que la digression concernant les chaînes d'approvisionnement durables (point 5) abordent le fait que de nombreux acteurs (y compris politiques) sont impliqués dans ces évolutions et les problèmes que cela pose.
3. Enfin (point 6), la dimension politique qui se profilait déjà au point 4 est abordée de manière plus approfondie et pose une question importante dans un contexte de commerce international : Quelle est ta position vis-à-vis de la Chine ? L'importation massive de produits chinois peut être opposée à la production et à la consommation durables qu’exige une économie circulaire (point 5).

Concepts de base

Ce chapitre tourne principalement autour des systèmes humains, mais à toutes les échelles allant du niveau local au niveau international. Il traite notamment des processus qui ont lieu à court et moyen terme. Tous les composants des 4 axes de durabilité sont donc abordés, même si l’accent est mis sur l’économie et la politique.

Pour débuter ce chapitre, les élèves doivent comprendre qu’ils font eux-mêmes partie d’un monde globalisé. Ils sont en quelque sort le « point de référence régional » de l’Euregio Meuse-Rhin et mettent ainsi en rapport leur consommation et/ou leur mobilité quotidiennes avec les processus économiques internationaux. Ce rapport à soi est une condition essentielle à l’apprentissage transformateur. 

L’exercice sert surtout à se familiariser avec le sujet et ne nécessite pas de recherches approfondies de la part des élèves. C’est également pourquoi l’opérateur « citer » a été choisi ici. L’objectif principal est de faire prendre conscience aux élèves que les produits qu’ils consomment quotidiennement viennent de partout dans le monde et qu’ils vivent donc dans un espace international/mondialisé. La suite du chapitre abordera de manière plus approfondie la façon dont ces produits arrivent dans l’Euregio Meuse-Rhin et quels problèmes peuvent apparaître.

Par mondialisation économique, on entend le processus dans le cadre duquel des marchandises et des informations peuvent être échangées de manière de plus en plus rapide et facile à travers toute la planète. Pour cela, il faut des technologies qui permettent de parcourir de longues distances dans des temps très courts.

Un exemple : Il y a mille ans, les caravaniers transportaient déjà des marchandises de Chine vers l’Europe par la route de la soie. Il fallait plusieurs années pour parcourir cette route de plus de 10 000 km. Aujourd'hui, la même distance peut être parcourue en un mois (porte-conteneurs), en deux semaines (chemin de fer) ou en onze heures (avion). Les informations et l’argent peuvent même être échangés en quelques fractions de seconde par voie numérique.

À cela s’ajoutent les changements de législation comme la suppression des droits de douane qui sont perçus lors du passage des frontières. Le monde entier est donc interconnecté et est acteur dans ces échanges.

L’objectif de l’exercice suivant est de faire comprendre aux élèves à l’aide de l’exemple du smartphone, que les chaînes d'approvisionnement mondialisées sont organisées de manière hautement différenciée et segmentée. Malgré les longs trajets (qui, à l’ère de la mondialisation, jouent un rôle mineur), la rentabilité est augmentée en effectuant les différentes étapes du processus de production aux endroits qui présentent les meilleurs facteurs de localisation. 

Cette forme de division du travail peut cependant avoir des effets négatifs et créer des dépendances. Les pays avec des normes faibles en matière de conditions de travail et de protection de l’environnement sont particulièrement affectés.

Dans l’exercice suivant, il est demandé aux élèves d'établir un lien entre les connaissances acquises grâce au chapitre 4.2 (qui est à nouveau important dans le contexte de la mondialisation) et les contenus des éléments précédents de chapitre ainsi que leur expertise personnelle. Une attention particulière doit ici être accordée à la question des opportunités et des risques ou plus précisément des gagnants et des perdants. 

Le chapitre 4.2 a expliqué que la disponibilité de charbon importé moins cher a remplacé le charbon local sur le marché. Cela a entraîné un ralentissement économique pour la région qui peut donc être qualifiée de perdante dans le cadre de la mondialisation. L’analyse de la gestion de la crise et de la chaîne d'approvisionnement d’un smartphone montre cependant que cette vision est trop réductrice : de nouveaux secteurs économiques comme le tourisme et la logistique ont été créés et ont en partie amorti le ralentissement économique.
Aujourd’hui, la région est devenue un marché pour les biens de consommation de l’économie mondiale. La suite du chapitre abordera de manière différenciée les opportunités et les risques de la mondialisation.

Passagers enregistrés : Personnes qui ont été transportées d’un lieu à l’autre. 

Fret transbordé : Marchandises/biens qui ont été chargés d’un moyen de transport sur un autre.

Dans le cadre de l’exercice suivant, les élèves doivent analyser et comprendre le rôle particulier de l’aéroport de Liège dans le transport de fret afin de pouvoir attribuer les éléments suivants à la nouvelle route de la soie ou au hub logistique. Pour cela, les chiffres relatifs aux passagers et au fret de trois aéroports doivent être représentés, comparés et classés dans un diagramme temporel.

Comparaison des données :

• Par rapport à Bruxelles, Liège et Maastricht n’enregistrent qu’un faible nombre de passagers.
• En 2020, tous les aéroports étudiés ont enregistré une baisse sensible du nombre de passagers. En 2021, les chiffres ont à nouveau légèrement augmenté.
• Maastricht enregistre une faible quantité de fret, Bruxelles une quantité moyenne et Liège une quantité élevée.
• Alors que la quantité de fret a stagné ou a seulement faiblement augmenté à Maastricht et à Bruxelles, Liège a enregistré une croissance continue.

Classification des données :

• Par rapport à Bruxelles, Liège et Maastricht sont moins importants pour le transport de passagers.
  
• Baisse du nombre de passagers due à la pandémie de coronavirus à partir de 2020 ; léger rétablissement en 2021.
• Le fret aérien est important pour l’aéroport de Liège notamment pour le démarquer du grand aéroport de Bruxelles-Zaventem.
• Le fret aérien ainsi que l’aéroport de Liège sont devenus plus importants à la suite de la pandémie de coronavirus.

Cette classification peut être approfondie à l’aide du texte lacunaire (élément 13).

Le « Global Shift » est la délocalisation géographique du pouvoir économique à l'ère de la mondialisation. Alors que traditionnellement, les plus grandes puissances économiques étaient ancrées en Europe et en Amérique du Nord, depuis la fin du 20e siècle, on observe un essor des pays asiatiques. La Chine joue un rôle particulier et est devenue une super puissance économique au cours des dernières décennies.

Pour cela, l'économie régulée par l’État de ce pays a été orientée vers l’exportation. La suroffre de main-d'œuvre a incité les entreprises occidentales à faire fabriquer leurs produits en Chine. L'économie du pays n’a cessé de se développer pour atteindre une étonnante croissance de 13 % durant l’année record 2007 (croissance du PIB en Allemagne la même année : 3 %). Les bénéfices ont été réinvestis de manière stratégique pour pérenniser cette croissance.

Aujourd’hui, la Chine n’est plus « l’atelier du monde », mais possède des entreprises compétitives qui en font un acteur important du marché international. Selon des estimations, en 2028, la Chine remplacera les USA au rang de plus grande puissance économique du monde.

L’exercice suivant a pour but de montrer aux élèves comment l’Euregio Meuse-Rhin est liée à la nouvelle route de la soie. Ils doivent en outre étudier quelles parties du monde font partie de la nouvelle route de la soie via les différentes voies de transport. Le transport aérien relie l’aéroport de Liège à la Chine sans l’implication directe d’autres pays. Par le rail, Liège est accessible via l’Asie centrale. La voie maritime comprend des villes portuaires en Asie du Sud et en Méditerranée.

Cette vidéo traite de Liège comme partie de la nouvelle route de la soie. Elle peut servir de matériel supplémentaire et être mise à la disposition des élèves. Si nécessaire, cette vidéo peut également être traduite dans les trois langues.

Dans l’exercice qui suit, les élèves doivent arriver à une évaluation des processus de mondialisation ou de Global Shift dans leur région. Le résultat de cette évaluation doit être très clair. Les élèves doivent d’abord identifier les différents acteurs qui ont été impliqués dans le choix de Liège pour le hub logistique (et pas de Maastricht). Au niveau de difficulté supérieur, il est également possible de citer les consommateurs et les employés qui ne sont pas directement cités comme acteurs dans les textes et dans la vidéo. Ils pourraient également être appelés les « utilisateurs d’iPhone ».

Le deuxième sous-exercice prépare le troisième en demandant aux élèves de trouver et de résumer les inconvénients possibles du hub à partir de la contestation de l’initiative citoyenne. Cet exercice a pour but de montrer aux élèves qu’il peut y avoir différentes perspectives lors de l’évaluation. Être capable d’adopter (à titre de test) différents points de vue fait partie intégrante de l’apprentissage transformateur. Au niveau politique, on peut également attirer l’attention sur le droit à la critique qui est un élément essentiel des démocraties libérales (ce qui n’est pas le cas dans une autocratie comme la Chine).

Enfin, les élèves doivent comparer les arguments qui font du hub un gain pour la région de Liège et les éventuels inconvénients. Cela peut créer des doutes, car certains arguments sont basés sur des pronostics et ne peuvent finalement qu’être évalués comme plus ou moins plausibles. Mais cette part d’incertitude fait souvent partie des décisions politiques et économiques et peut donc être traitée comme un sujet à part entière. Vous pouvez décider de d’abord laisser les élèves résoudre l'exercice seuls ou en petits groupes. Au plus tard au moment des captures d'écran, il est cependant conseillé de mener une discussion avec la classe pour montrer qu’il peut y avoir différents avis et arguments.

Tu as besoin d’aide pour comprendre des mots comme : Consommation ou déchets ? Essaie Linguee, dict.cc ou DeepL.

Vous pouvez utiliser ici la vidéo sur l'économie circulaire. Elle est sous-titrée dans les trois langues.

Cette vidéo porte sur la stratégie économique et politique de la Chine pour les prochaines années. Elle peut servir de matériel supplémentaire et être mise à la disposition des élèves.

Pour l’exercice suivant, il est difficile de formuler une solution type et encore moins de donner la bonne réponse. Cet exercice a plutôt pour objectif de montrer aux élèves que les relations avec la Chine sont problématiques pour les économies nationales fortement dépendantes du commerce international (comme la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas). 

Les élèves doivent donc plutôt exprimer des avis partagés sur la question qui seront ensuite discutés dans la classe. Cette ambivalence est également présente dans les citations ci-dessus. Si nécessaire, les élèves peuvent commencer par réfléchir aux positions des personnalités présentées pour ensuite se forger leur propre opinion. 

Cet exercice a pour but de montrer aux élèves que les questions politiques et économiques sont souvent complexes et qu’il est difficile de leur apporter une réponse simple (sans prendre en compte les inconvénients).